[Test Blu-ray] Enter the Void de Gaspar Noé

Sorti le 1er décembre 2010, édité par Wild Side Films

Enter the Void, le film, on ne va pas y revenir dessus, vous pouvez lire la critique ici. Il est déjà placé dans le trio de tête de nos films préférés cette année et reste une des expériences de cinéma les plus intenses jamais vécues, bien que très exigeante. Gaspar Noé a mis la barre excessivement haut, redoublant d’efforts dans ses expérimentations graphiques. Une telle expérience est à double tranchant, elle peut tomber à plat à la seconde vision, surtout en dehors d’une salle de cinéma.

À la question Enter the Void supporte-t-il une nouvelle vision? OUI, sans aucun problème, l’expérience reste viscérale et traumatisante (même à la troisième vision!). Est-il toujours aussi puissant dans son salon? Oui, mais… il est nécessaire de posséder une installation conséquente. Enter the Void est un film immersif, donc sur un petit écran et sans matériel de home-cinema, le voyage est évidemment moins intense. Mais le film possède une telle identité visuelle qu’il constituait irrémédiablement un défi technique pour Wild Side. Comment l’éditeur phare a géré le truc? À la perfection… ou presque.

[easyreview title="LE FILM" cat1title="Enter the Void" cat1detail="Enter the Void se pose comme une oeuvre essentielle, une proposition de cinéma comme on n’en a jamais vu, ou plutôt vécu. Car c’est bien de ça qu’il s’agit, une pure expérience qui laisse sur les rotules, un drame poignant qui bouleverse les sens et un film qui restera à n’en pas douter dans l’histoire. Alors certes il n’est pas accessible à tout le monde car on peut le vivre très mal (on s’en prend plein la gueule, littéralement!), d’autant plus qu’il dure plus de 2h30, mais on est là devant le travail d’un génie. La seule ombre au tableau, c’est qu’on se demande comment il pourra faire encore mieux au prochain…" cat1rating="5" ]

Au rayon des réjouissances, les parties image et son ne souffrent d’aucun bémol, du travail très sérieux qui permet de revivre l’expérience salle dans son salon dans les meilleures conditions possibles. Wild Side a relevé le défi technique haut la main, les couleurs des néons nous éclatent la rétine, les noirs sont profonds, tous les nombreux mouvements de caméra ultra rapides sont d’une fluidité exemplaire… on est dans le sans faute, sur le plan visuel. Même punition pour la partie sonore. Un film jouant autant la carte de l’immersion sensitive se devait de bénéficier d’un traitement audio haut de gamme, et les deux pistes VF et VO en DTS-HD Master Audio 5.1 sont d’une précision douloureuse. On retrouve cette sensation incroyable de vivre l’aventure à travers les yeux et les oreilles d’Oscar, les scènes de sa mort et de l’accident sont toujours aussi traumatisantes. Là encore l’éditeur s’en sort haut la main.

Côté suppléments c’est légèrement décevant avec un grand absent, Gaspar Noé. Alors que sur l’édition d’Irréversible il s’était fendu d’un commentaire audio parmi les plus passionnants écoutés sur DVD, ici rien, surtout du matos promotionnel et aucune explication sur le film. Alors certes il se suffit à lui même mais on aurait aimé en savoir plus, notamment sur son approche technique. On retrouve:

• Version alternative du film: Il s’agit du montage international avec 15 minutes en moins. Une simple curiosité à l’intérêt limité, n aurait préféré le montage de 3h conspué à Cannes.
• Making-of, les effets spéciaux du film: featurette muette de 10 minutes qui révèle quelques plans truqués, sachant qu’aucune image du film n’a pas été retravaillée par ordinateur.
• Bandes annonces du film: une série de teasers et trailers, français et internationaux, dont certains n’ont pas été utilisés pour la promo.
• Scènes coupées: 8 séquences qui n’ont pas survécu au montage final et contenant quelques explications supplémentaires.
• Affiches et projets d’affiches: courte featurette reprenant divers visuels utilisés ou pas, certains sont sublimes.
• DMT: la séquence du trip sous DMT en intégralité. Expérience sympa sur grand écran.
• Vortex: légèrement redondant avec le précédent, un trip hallucinatoire qui reprend les séquences de vortex.
• Energie! : court métrage de 5 minutes réalisé par Thorstein Fleisch. Pas vraiment dans le thème mais visuellement on se retrouve dans le même type d’expérience trippante sous stroboscope.
• Bandes annonces: galerie de bandes annonces d’autres films de l’éditeur.

[easyreview title="LE BLU-RAY" cat1title="Image" cat1detail="Un sans faute. On se retrouve à nouveau immergé dans cette expérience visuelle hallucinante qu'est Enter the Void, le pari technique pour retranscrire cette image à la fois sublime et dégradée est tenu." cat1rating="5" cat2title="Son" cat2detail="Gros travail effectué sur le son. Les infrabasses sont bien présentes, le Tokyo de Gaspar Noé nous envahit de tous les côtés, l'expérience home-cinéma est très proche de celle en salle." cat2rating="4.5" cat3title="Suppléments" cat3detail="Peu de bonus, aucune intervention du réalisateur Gaspar Noé, pas de commentaire audio, simplement des featurettes pas inintéressantes mais il manque la présence du génie derrière tout ça." cat3rating="2.5" summary="Une édition qui déçoit pour la partie bonus mais qui nous comble de bonheur sur le plan technique. Indispensable au même titre que le film."]

En conclusion, une édition qui déçoit pour la partie bonus mais qui nous comble de bonheur sur le plan technique. Un blu-ray tout aussi indispensable que le film.